L’apprentissage de la frustration et de l’auto-contrôle est essentiel pour l’équilibre émotionnel du chien. D’autant plus si nous ne voulons pas cohabiter avec un compagnon capricieux et impatient qui est l’équivalent canin de l’enfant-roi.
Cet article est le premier de deux qui vous aideront à apprendre la frustration et l’auto-contrôle à votre chien.
La frustration est nécessaire
Un chien qui a tout, tout de suite, sans avoir à attendre et être poli est un chien qui n’apprend pas la frustration et à gérer les émotions qui en découlent.
Une bonne partie des problèmes de comportement canin se manifeste parce que Médor réagit de manière inappropriée quand il n’a pas de qu’il veut tout de suite et n’a pas appris à gérer ses émotions.
Sans apprentissage de la frustration, pas d’apprentissage de l’auto-contrôle, naturellement. Et sans auto-contrôle, le chien aura bien des difficultés à maîtriser les ordres de base auxquels tout chien doit obéir sur le bout des pattes.
Auto-contrôle : de quoi parlons-nous ?
L’auto-contrôle est la capacité du chien à maîtriser, sans intervention humaine aucune, les actions/réactions qu’il aurait tendance à exprimer sans réfléchir : sauter sur un humain pour l’accueillir, foncer dès l’ouverture de la porte, sauter et mordiller la laisse, aboyer/gémir quand il n’a pas ce qu’il veut, passer en mode destroy quand il s’ennuie etc.
Maman chien aura déjà commencé à apprendre l’auto-contrôle à son chiot, n’étant pas dispo 100 % du temps et notamment en ce qui concerne maîtriser la morsure. Quand un chien vous mordille ou vous pince au lieu de vous mordre franchement, c’est de l’auto-contrôle. Vous, bipèdes, avez à continuer cette éducation et la généraliser pour avoir un chien épanoui.
Comment enseigner la frustration et l’auto-contrôle ?
L’enseignement est très progressif et basé sur la récompense, jamais sur la punition/sanction (dans l’optique du chien) au risque que Médor se précipite encore plus une fois l’autorisation donnée. Sa patience doit être rentable pour lui.
Tout d’abord dans l’environnement de l’apprentissage : à l’intérieur au calme, dans le jardin seul, dans un contexte doté de plus de distractions, puis d’un plus mouvementé et bruyant tel qu’en ville.
Et aussi dans le type d’exercice effectué : la patience et l’attente, le « lâcher », les jeux contrôlés.
Exercices de patience et d’attente
La gamelle
Un classique dans l’apprentissage de la patience et donc de l’auto-contrôle lorsque c’est bien mené.
Pour cela, il faut éviter l’approche où on arrête de préparer la gamelle si le chien nous saute dessus ou on enlève la gamelle si le chien se rue dessus sans retenue. En effet, pour le chien, ces gestes sont des punitions/sanctions. Il ne peut atteindre la patience et gérer ses émotions en étant systématiquement « puni »!
Version simple de l’exercice (le chien ne le réussira probablement pas du premier coup, c’est normal) :
Faites-le asseoir dans son panier (ou tout autre endroit où vous avez décidé qu’il aurait à attendre l’autorisation de manger) > RECOMPENSE à forte valeur. Notre partenaire Cani-Gourmand a une belle sélection irrésistible de récompenses naturelles appétantes.
Pas bouger pendant que vous posez la gamelle au sol > RECOMPENSE (ou une série de récompenses envoyées les unes après les autres au chien tant qu’il reste à la place indiquée.)
Au GO, il peut aller manger sa gamelle (FELICITATIONS!)
Au fil du temps, vous pourrez corser l’exercice. Mon assistant blogueur maintenant comprend compter de 1 à 5 (parfois t r è s lentement !) en plusieurs langues, allant manger sa gamelle quand on arrive à 5.
Un jouet
Profitez d’un moment à l’intérieur où votre chien est calme pour le faire asseoir, pas bouger (récompense, bien sûr). Placez un jouet à moyenne valeur à ses yeux assez loin de lui et lorsqu’il est calme et ne cherche pas à se lever pour aller le chercher, récompensez-le avec votre mot clé (GO, OK, autre, mais toujours le même) pour qu’il puisse aller récupérer le jouet. Félicitation et récompense (le fait qu’il prenne la récompense vous permet de récupérer le jouet en sécurité pour recommencer l’exercice !)
Au fur et à mesure, prenez un jouet à bien plus grande valeur et placez-le plus près du chien. Cela sera un challenge pour lui au début de se retenir, ne flanchez pas! Même déroulé que ci-dessus.
Quand votre chien aura maîtrisé ces exercices sans lancer, vous effectuerez les mêmes exos, mais en lançant le jouet à proximité, puis de plus en plus loin. Cela lui apprendra le contrôle en mouvement.
Une fois qu’il aura réussi à gérer sa frustration (impatience) et ses émotions avec ces exercices à l’intérieur, faites-les dehors où même un endroit calme aura plus de distractions et de tentations qu’à la maison. Au fur et à mesure, vous complexifierez l’environnement et l’exercice.
Capter et garder l’attention de votre chien dans un environnement fort distrayant vous demandera des talents de comédien et des récompenses à très haute valeur pour rester infiniment plus intéressant pour votre chien que toute autre chose dehors !
Sessions courtes et concentrées, et au bon moment.
Choisissez le bon moment pour vos séances d’exercices – une fois que les besoins fondamentaux de votre chien sont assouvis, qu’il a dépensé son énergie et qu’il est calme sans pour autant être trop fatigué.
Mieux vaut des sessions d’entraînement courtes et bien menées avec un chien calme, attentif et concentré.
En effet, si vous voyez que votre chien regarde ailleurs, ne vous écoute plus, gigote d’ennui au lieu d’impatience, ce n’est pas la peine de continuer, ce serait même contre-productif, car il risquerait de ne pas être réceptif la prochaine fois.
Suivant :
la 2ème partie avec d’autres exercices et jeux pour apprendre la frustration et l’auto-contrôle à votre chien.