La semaine dernière, nous avons vu ce qu’étaient la frustration et l’auto-contrôle, pourquoi c’est si important à enseigner à votre chien et avons proposé quelques exercices pour les travailler.
Cette 2ème partie présente d’autres exercices pour travailler la frustration et la patience.
La porte
Comme la plupart des chiens, le vôtre se précipite probablement à franchir la porte pour sortir ou accueillir un visiteur. Dans ce contexte, le chien n’est pas du tout à votre écoute, pris dans des émotions d’excitation qui peuvent vite le faire déraper (s’élancer dans la circulation, sauter sur le visiteur et lui faire peur) et ne plus obéir à quoi que ce soit.
Exercice 1: le faux départ
Préparez-vous pour sortir: mettez vos chaussures, prenez votre sac, vos clés. Votre chien est probablement excité et fait des allers-retours à la porte.
Retournez vous asseoir.
Lorsque votre chien s’est calmé, reprenez vos affaires comme si vous alliez partir. Si votre chien est calme, passez à l’exercice 2. Si votre chien s’excite et recommence ses allers-retours, retournez vous asseoir et recommencez le processus jusqu’à ce que votre chien maîtrise ses émotions et reste calme à la vue de vos préparatifs.
Exercice 2 : l’assis porte ouverte
Ayant réussi le premier exercice, mettez votre chien en laisse pour sortir. S’il essaie de s’élancer dès l’ouverture de la porte, fermez la porte juste avant qu’il ne sorte.
Faites-le asseoir sans bouger et rouvrez la porte. S’il bouge, refermez la porte avant qu’il ne sorte.
Recommencez l’exercice jusqu’à ce que votre chien attende votre autorisation (OK, GO, tout autre marqueur usuel) pour franchir le pas de la porte. Sa récompense est la sortie.
A terme, votre chien doit pouvoir rester calme devant une porte ouverte sans la franchir sans votre autorisation.
Le donner-lâcher
Exercice 1 : version calme
Prenez un jouet type corde ou balle reliée à une corde. Tenant un bout, invitez votre chien à prendre l’autre bout (tiens, prends). Restez calme, tenez le jouet sans le secouer.
Lorsque vous l’aurez décidé, donnez l’ordre à votre chien de lâcher le jouet (lâche, laisse – choisissez toujours le même ordre). Pour lui faire comprendre l’ordre et l’inciter à l’obéir, proposez-lui une récompense au moment même où vous donnez l’ordre. Pour le chien, renoncer doit vouloir dire gagner quelque chose.
Une fois qu’il aura compris ce que veut dire « lâche » ou « laisse », vous pourrez donner la récompense **après** qu’il aura lâché le jouet. Par la suite, la récompense sera de recevoir l’autorisation de reprendre le jouet.
Exercice 2: version plus énergique
Prenez ce même jouet, le chien tient un bout et vous l’autre. Jouez avec votre chien, secouant la corde et le laissant monter en excitation (dans des mesures raisonnables dans un premier temps).
Pour lui faire comprendre l’ordre, ayez votre récompense appétante dans la main et dites fermement « STOP », tendant la récompense à votre chien tout en restant, vous, immobile : votre communication non-verbale est une mine d’information pour le chien, il vous faut être cohérent avec votre demande.
Au moment où il lâche le jouet pour prendre la récompense, vous dites l’ordre « lâche », suivi du marqueur positif dont vous vous servez (OUI! BIEN!) et lui donnez la récompense.
Apprendre « STOP » à votre chien est très important. Il doit de suite se figer et arrêter ce qu’il est en train de faire. Cela peut éviter maintes catastrophes. Le jeu est la meilleure manière de lui faire comprendre que d’arrêter net est rentable pour lui.
Répétez l’exercice plusieurs fois pour qu’il reconnaisse les ordres STOP et LACHE.
Ensuite, refaites l’exo, ce coup-ci utilisant juste l’ordre « lâche » ou « laisse », et quand il le fait, récompense bien sûr. Laissez votre chien revenir au calme avant de reprendre le jeu avec lui. A terme, la récompense sera de pouvoir reprendre le jeu ou passer à autre chose (un bon câlin, une promenade).
Bénéfices supplémentaires
Outre apprendre la frustration, la patience et l’auto-contrôle à votre chien, ces exercices aideront aussi à gérer les activités de tous les jours, telles les promenades ou le assis-pas bouger. Par exemple, quand je balade mon chien en ville et que nous devons patienter pour traverser la rue, je lui dis « stop », et il s’assied, attendant que le feu passe au vert et que je lui dise GO. Pareil chez le véto, s’il s’agite et ne se laisse pas faire, je dis fermement STOP et il se calme de suite. Certes, cette évolution n’a pas eu lieu en une semaine, le travail d’éducation prend du temps, comme pour nous, pour que des automatismes s’installent.
Tenez-nous au courant des progrès de votre poilu dans les commentaires !